28/11/2010 : Retour aux 10 minutes !
Assemblée générale de la LAFA à Rust
L'article des DNA (Francois Namur)
Dix minutes qui font causer
L'exclusion de dix minutes en cas de contestation véhémente est la principale réforme à venir dans le fonctionnement du football régional. Dominique Lihrmann l'a présentée hier. Elle ne fait pas l'unanimité.
C'est la grande nouveauté à venir dans le football de la base. Elle a fait l'objet d'une discussion animée hier, à Rust. Dominique Lihrmann, porteur du projet, a dû jouer les contre-feux. En fait de nouveauté, il s'agit plutôt d'une renaissance. Jusqu'en 2004, l'arbitre alsacien pouvait envoyer un acteur du jeu se calmer sur le bord du terrain pendant dix minutes.
Deux poids, deux mesures ?
L'UEFA a froncé les sourcils, considérant que la sanction était contraire aux règles édictées par le Board. « Les Allemands ont été précurseurs en la matière, explique Gérard Seitz, le conseiller technique régional pour l'arbitrage. Dans les discussions qu'on a eues, notamment lors du colloque organisé en avril pour lutter contre les incivilités, les éducateurs notamment ont posé la question de sa réintroduction. »
Des réunions d'informations se sont tenues. Elles n'ont visiblement pas permis d'aboutir à l'unanimité. « Tout dépendra de l'esprit dans lequel cette mesure sera appliquée, explique Pascal Turillon, l'entraîneur de la réserve de Schiltigheim. Ça peut être très bien comme on peut tomber dans le folklore. Cette mesure peut être sujette à polémiques. »
Le caractère abrupt de la réintroduction contrarie également. « J'aurais préféré qu'on applique ça à la plus jeune des catégories d'âge et qu'on remonte au fil des ans », regrette Mickaël Temporini, le coach de Hirtzbach.
Le foot de la base a l'impression de jouer les lampistes. L'élite n'a guère été glorieuse. « Cette mesure est née de la déconfiture de l'équipe de France en Afrique du Sud, poursuit Mickaël Temporini. Les règles seront différentes selon qu'on joue en CFA 2 ou en DH comme elles le sont quand Alou Diarra, le capitaine de l'équipe de France, bouscule un arbitre en championnat et est suspendu six matches, alors que si un de mes joueurs le fait il ne jouera pas, avec raison, pendant six mois au minimum. C'est comme dans la société, c'est deux poids deux mesures.» C'est une forme de foot à deux vitesses qui s'organiserait.
Et cela ne va pas sans désagrément pratique, notamment pour les responsables des réserves. « Je suis responsable de joueurs qui aspirent à jouer en CFA2 où il n'y a pas cette règle», indique Patrick Périon.
Assainir le climat autour des terrains
Du côté de la LAFA, on n'assimile pas l'exclusion temporaire à une sanction comme une autre. « On parle bien de contestation véhémente, détaille Gérard Seitz. Il y a la nécessité d'assainir le climat autour des terrains. Au handball, au rugby, quand l'arbitre a sifflé, le joueur pose le ballon et s'en va.»
Dominique Lihrmann a d'ailleurs bien précisé la motivation première, plutôt défendable : « C'est pour agir sur les comportement. Il y a une sanction immédiate qui doit faire changer les mentalités. »
L'exclusion temporaire est redevenue à la mode. La LAFA a décidé de ne pas priver l'arbitre d'une nouvelle corde à son arc, même si cela concerne un domaine très spécifique. « Beaucoup de ligues et de districts ont choisi d'y revenir », précise Gérard Seitz.
L'entraîneur d'Obermodern, Claude Baumgarten, n'est pas radicalement hostile à la démarche : « Je suis entre le oui et le non. La question qui se pose est : qu'est-ce qu'une contestation véhémente ? »
Il reste du scepticisme dans le landernau alsacien. « Je crains que ça ne provoque des tensions sur les bancs, souffle Bruno Paterno, en charge de la réserve de Vauban. Notamment à mesure que l'on avance dans le match. Il y aura des réclamations, c'est sûr, par exemple quant à savoir si le joueur est depuis 9'50" sur la touche ou 10'20". »
On tique également sur quelques aspects techniques de cette exclusion temporaire, notamment sur ses suites. « J'aurais été pour si elle n'avait pas été comptabilisée comme un avertissement, indique Yves Hallet, le coach de Saverne. Là, c'est un peu la double peine pour un joueur. Sincèrement, quand je vois qu'un de mes joueurs a trop tendance à s'énerver, je le sors moi-même en le remplaçant pendant quelques minutes. Pour moi, l'exclusion temporaire constituait surtout un joker, un droit à l'erreur pour le joueur fautif. Là, ce n'est plus le cas. Je suis contre. »
Les entraîneurs ne le sont néanmoins pas tous. « J'y suis favorable d'autant qu'on a été informé, explique Laurent Solohub, sur le banc de Sundhoffen. Cela ne concernera que les palabres violentes.»
En tout cas, le schéma théorique a été édicté par la LAFA, pour la saison prochaine. Les 26 votes contre et les 14 abstentions n'ont pas fait pencher la balance. Il s'agira a priori de réussir la mise en pratique pour aboutir à l'unanimité.
Fr.N
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