Football thur et doller - La passion partagée

Voilà trois semaines, on pensait que l’avenir du FC Burnhaupt-le-Haut, assombri par une mini crise interne, était définitivement assombri pour cette saison. Des joueurs chouchoutés par leur coach, l’action du comité remis en question : rien de bon… Il fallait trancher, semble t il, trouver une solution aux problèmes, remettre le club sur des rails bien parallèles afin d’éviter que le train déraille…  Trancher : voilà qui est difficile tant dans le monde politique que sportif.

La FCB s’est donc séparé de son entraîneur remplacé jusqu’à la fin de la saison par Thomas Lumia qui connait le club comme sa poche. Deux rencontres plus tard, huit points ont été rajoutés au capital, huit points qui remettent l’équipe à flot, même si, à ce jour et loin de là, rien n’est joué. Mais ce qui est pris n’est plus à prendre.

Poussé par la curiosité, par l’envie de voir ce que cela donnait sur le terrain et surtout à l’extérieur, face à une formation placée sous la menace de cette zone d’ombre au classement, je me suis rendu samedi soir à Munchhouse, au bord de la forêt de la Hardt. J’ai assisté là à 90 minutes de football qui étaient bien mal engagées avec d’entrée, l’ouverture du score par l’équipe locale. Mais ce contexte, que certains qualifient de maudit, n’a nullement entamé le moral de ces maillots rouges à la hargne retrouvée, comme par miracle. Patients, ils ont grippé ensuite la mécanique de l’adversaire, présents sur tous les ballons, gagnant les duels, disciplinés et appliqués dans leur dernier geste. Un coup d’éclair de Baysang qui laisse tout le monde en place pour lancer en profondeur Filia qui égalise avec sang froid. Et dans la foulée, face à des locaux abasourdis, la seconde occasion se transforme en un second but lors du temps additionnel de la première période.  Quand le réalisme et la combativité font bon ménage, tout devient possible.

« Nous jouons avec nos armes. La combativité, l’envie de bien faire, l’envie de nous en sortir » ai-je entendu au bord de la pelouse du stade de la Hardt. Cela résume fort bien ce que j’ai vu pendant 90 minutes. Bien en place, l’équipe du capitaine José Rodriguès a trouvé, et ce n’est pas sur un coup de baguette magique, la solution. Et le troisième but de Baysang, qui retrouve du plaisir sur la pelouse, aura été une juste récompense pour une formation qui sait pourtant que le chemin qui devrait la mener vers le maintien en Excellence sera long et passera par des prestations de ce genre.

Des prestations comme on en redemande, week-end après week-end. Des prestations qui, pour les spectateurs, constituent un certain bonheur. Et également le plaisir de se retrouver au bord du terrain, enthousiastes et satisfaits en se réconciliant avec le football.

Quoi de plus beau que de voir des supporters, heureux, proposer à leur équipe une belle haie d’honneur à leur sortie du terrain. Président, comité, supporters et joueurs forment alors une belle famille. Une famille au sein de laquelle on se sent bien. La vie est belle, à condition de la rendre belle… Qu'en pensez-vous ?

                                                                                   Dédé